Librairie des Sciences-Politiques (PARIS) - L'équipe de la librairie vous conseille
Notre avis : Au cours d’un séjour au Sri Lanka, l’écrivain Emmanuel Carrère voit le malheur s’abattre tout près de lui, un tsunami emportant une petite Juliette, déchirant une famille dont il venait de faire connaissance. Plus tard, c’est une autre Juliette, la sœur de sa compagne, qui décèdera d’un cancer. Deux Juliette, deux catastrophes, et la matière pour l’écrivain d’écrire un livre. Comment rendre compte de la catastrophe ? Comment la littérature peut-elle rendre compte de ces vies disparues et notre compassion à leur égard ? Emmanuel Carrère, écrivain jusqu’ici centré sur ses propres démons, se remet ici en cause et entrouvre ici, généreusement (et pour notre plaisir), « sa fabrique à romans » D’autres vies que la mienne, c’est également une plongée vertigineuse dans un registre peu exploré dans la littérature, celui des commissions de surendettement, et plus généralement des tribunaux d’instance de province. Il montre comment les sociétés de crédit piègent les « petites gens ». Ici nous sommes loin du prestige des assises ou de la correctionnelle, mais tout aussi près de la misère humaine. Carrère réussit un tour de force littéraire avec ce récit, parfois assez technique, mais jamais ennuyeux, du combat de petits juges lyonnais dont sa belle sœur Juliette, pour protéger les victimes du surendettement. Que vaut la vie des autres ? Carrère, qui s’est lui-même souvent complu dans la dépression et la noirceur des faits divers, apporte des réponses magnifiques à cette question. Enfin disponible en poche, à lire absolument !

Stéphane - Librairie des Sciences-Politiques

À propos
«À quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari.
Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire? C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère).
Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour.
Tout y est vrai.»