Ce dictionnaire s'inscrit dans une longue tradition d'outils de connaissance qui accompagnent les transformations des institutions éducatives. Mais chaque ouvrage de synthèse de ce genre se fonde sur une vision singulière, explicite ou implicite, du champ éducatif, des attentes de la communauté d'acteurs dont il définit les contours, ou de l'état des savoirs. Celui-ci se différencie des précédents autant dans le fond que dans la forme. Outre l'intérêt que le lecteur peut trouver aux contenus des quelque 200 entrées rédigées par autant de contributeurs, ce dictionnaire permet de comparer l'évolution des faits et des théories sur l'éducation dans le temps et entre communautés d'auteurs, au plan national ou international.

La définition du champ couvert ici par le terme éducation induit la prise en compte des processus de socialisation méthodique des nouvelles générations dans les institutions d'enseignement, suivant les propres mots d'Émile Durkheim. Ce champ couvre la période comprise entre la formation initiale jusqu'à la fin de l'enseignement secondaire dans les pays développés, en particulier en France et dans les pays francophones limitrophes. Ce champ volontairement restreint se justifie pour des raisons pragmatiques, pédagogiques et scientifiques, que la directrice explique dans une introduction argumentée. Il en découle des choix éditoriaux : l'exhaustivité n'est pas le but recherché, celui-ci étant dans la représentativité des concepts dans le champ scientifique associée à l'intérêt social des questions abordées. La dynamique propre à chaque domaine de recherche est respectée, dans une logique de vulgarisation. Les auteurs ont été sollicités sur la qualité de leurs travaux et la complémentarité de leurs apports.

Il s'agit donc d'un dictionnaire critique et problématique, et non d'un dictionnaire encyclopédique, qui reflète les dynamiques des recherches en cours. Cet outil de dialogue scientifique pluridisciplinaire souhaite encourager les chercheurs, les enseignants et les décideurs en matière d'éducation à s'informer sur les pratiques et les savoirs constitués, de même qu'à participer à la création d'espaces de réflexion autour des questions de société liées à l'éducation.