Qu’il est beau notre toréador dans son habit de lumière ! Le soleil brûle au milieu de l’arène, la foule attend, le torero aussi, l’entrée du redoutable taureau. Mais rien, pas la moindre corne en vue. Un peu inquiet, le héros du jour se décide à aller chercher lui-même l’animal. À sa grande surprise, il tombe nez à nez avec... une chèvre ! Faute de taureau, il tente de convaincre la chèvre de se laisser toréer. Et c’est dans une arène vide (les spectateurs impatients sont tous partis) qu’il entre en scène. Il se sent si ridicule (et il l’est effectivement !) que les lumières de son habit s’éteignent une à une. Commence alors une nouvelle histoire. Le torero va se laisser entraîner par la chèvre (on ne sait plus qui de l’animal ou de l’autre mène la danse) dans une promenade à travers bois. Là, biches, lapins, sangliers et même quelques taureaux le suivent en musique, et redonnent à notre homme quelques étincelles... de bonheur. Voilà un dénouement pour le moins inattendu pour une corrida !

Les illustrations très colorées, un peu griffonnées et pleines d’humour réuniront sans doute les aficionados qui ont le sens de la dérision (voyez plutôt le glamour du pantalon très moulant du bellâtre), avec les plus virulents opposants de la corrida...

par Marie Buraud