LIRE LES IMAGES DE CINEMA
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à sacola
OBJETO
DE DESEJO
Le titre de ce livre est paradoxal. S'asseoir devant un écran et prendre du plaisir à regarder un film a quelque chose de si simple et de si évident qu'on ne voit pas en quoi un manuel de lecture aurait quelque chose de nécessaire. Apprendre à lire, cela se conçoit ; mais le cinéma n'est pas la littérature. La plupart des films semblent se donner tout de suite, et l'idée d'une aide un tant soit peu savante en matière de «lecture de films» a de quoi rebuter. Mais ce livre n'est pas une tentative de faire gagner au cinéma la respectabilité de la littérature en transposant ses protocoles d'étude, le septième art n'en a plus besoin. 11 n'est pas non plus un répertoire de règles grammaticales hors desquelles on resterait devant le film comme devant un texte en langue étrangère. 11 ne porte pas davantage sur des films complexes, ardus, ou prétendument illisibles sans mode d'emploi.
Bien des raisons peuvent être invoquées pour acheter un ticket de cinéma ou demeurer devant la télévision tout le temps qu'elle diffuse un film. Mais la plus courante, celle qui justifie que des milliards de personnes soient déjà restées assises sans bouger deux heures durant les yeux rivés à des fantômes animés et bavards, c'est le plaisir. Les grands succès de l'histoire du cinéma prêtent sans doute à réfléchir, ils instruisent probablement de l'état du monde, mais avant tout ils dispensent de l'agrément. «Lire les images de cinéma», tout simplement, c'est prolonger ce plaisir du spectacle en analysant, en décortiquant, en regardant à la loupe ce qui a passé à toute vitesse - à 24 ou à 25 images par seconde.
Des outils d'analyse
Pour «lire le cinéma», il n'existe pas de grille imparable, de recette miracle ni de méthode invariante. Nombre de films demandent d'ailleurs moins à être lus comme des messages cryptés qu'à être ressentis, expérimentés charnellement ou presque. Cependant, il est possible de donner quelques outils qui aideront à la lecture ; c'est à ces outils qu'est consacrée la première partie de l'ouvrage. Une fraction du langage cinématographique, en effet, reste constante par-delà les époques et les cultures, surtout quand on a affaire à un film narratif. Raconter une histoire avec des images et des sons ne peut se faire - du moins, hors du champ du cinéma expérimental - qu'à l'aide de figures compréhensibles, dont le mode d'emploi est soit supposé connu du spectateur, soit donné par le film lui-même. Lire un film consiste donc en premier lieu à donner un nom à ces figures. Dans la première partie du livre, une «boîte à outils» répertorie donc ces figures - du moins les plus importantes d'entre elles, celles qui ont résisté aux modes, aux changements d'usage et au progrès technique.
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