Si «la Callas» demeure sans nul doute la plus belle voix du XXe siècle, sa renommée tient aussi à de mauvaises raisons. C’est surtout sa liaison passionnelle avec le milliardaire Aristote Onassis – qui la quitta pour Jackie Kennedy – qui fit la une des journaux à scandales, à une époque où sa carrière déclinait.
Mais il ne faut pas oublier tout ce qu'elle a apporté à l’art lyrique. Maria Callas fut l'une des premières à montrer qu'à l‘opéra, on pouvait jouer avec son physique, comme au théâtre ou au cinéma. Grâce à son intuition artistique sans faille, et soutenue par un travail incessant, elle réinventa le mythe de la cantatrice.
La diva n’est jamais parvenue à dompter son caractère de tigresse et à contenir son âme tourmentée (la perted’Onassiset de leur bébé, mort en couches, resteront des plaies à jamais ouvertes). Retirée de la scène au milieu des années 70, à cause de sa voix défaillante, elle s’enferme petit à petit dans la solitude de son appartement parisien, écoutant inlassablement ses enregistrements. Épuisée moralement et physiquement, elle meurt seule, le 16 septembre 1977 à seulement 54 ans. «J’ai perdu ma voix, il ne me reste qu’à mourir». Un destin tragique et somptueux retracé avec maestria par l'incontournable Henry-Jean Servat.