Décédé prématurément en janvier 2012, l'artiste américain Mike Kelley, né en 1954, a laissé derrière lui une oeuvre prolifique, protéiforme et dérangeante, puisant tout à la fois dans la culture savante et dans la culture populaire. Des premières performances réalisées à CalArts, la célèbre école d'art de Los Angeles, à l'oeuvre graphique d'une richesse étonnante ou encore aux dispositifs spectaculaires dans lesquels l'artiste recourt à toutes les techniques (vidéos, photographies, objets hétéroclites), le travail érudit et feinté d'irrévérence de Mike Kelley se déploie en un corpus visuel et sonore saisissant. L'éducation, le corps, la mémoire refoulée, l'univers de l'adolescence ou la réhabilitation des histoires "mineures" sont autant de thèmes abordés dans une tension permanente entre registres psychologique et artistique, comique et tragique, constituant ainsi un commentaire critique décapant sur l'art et sur la société.